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Comment rédiger un dossier de subvention publique pour une entreprise ?

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Une subvention publique permet à une entreprise, une association, des collectivités territoriales de financer un projet d’investissement, d’innovation ou de développement. Ces subventions s’inscrivent dans un cadre juridique et répondent à des conditions d’éligibilité précises. Pour accéder à ces aides publiques, il est nécessaire de constituer un dossier de subvention structuré et conforme aux exigences des organismes financeurs.
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Étape 1 : Compréhension des subventions publiques accessibles aux entreprises

Avant d’engager toute demande de subvention, il est recommandé d’élaborer une planification claire du projet, en identifiant ses grandes phases, son calendrier prévisionnel et les ressources mobilisables. Cette planification facilite l’évaluation des besoins financiers et oriente la recherche de subvention publique.
Les aides disponibles varient selon le secteur d’activité, la nature du projet (investissement, innovation, formation, transition écologique, etc.) et le statut du porteur de projet. Elles peuvent prendre la forme de :
  • subventions de fonctionnement,
  • soutien à l’investissement,
  • aides ponctuelles dans le cadre d’un appel à projets.
Certaines sont cumulables sous conditions. Elles peuvent également être ponctuelles ou disponibles de manière continue. Un cofinancement est souvent exigé. La demande s’inscrit dans un cadre juridique défini. Les modalités varient selon le territoire bénéficiaire et la typologie de l’entreprise.

Étape 2 : Sélection du dispositif de financement adapté au projet

Pour identifier le dispositif de financement public adapté, il est nécessaire de connaître les organismes financeurs en France et les domaines qu’ils soutiennent. Chaque dispositif dispose de ses propres règles de fonctionnement, de ses priorités et de ses modalités de dépôt (appel à projets, dépôt permanent, guichet unique...).
  • L’État : finance des projets d’intérêt général (emploi, formation, transition écologique, inclusion). Les aides peuvent être nationales ou locales.
  • Les collectivités territoriales : régions, départements et communes soutiennent les projets économiques, sociaux, culturels ou environnementaux sur leur territoire.
  • L’ADEME (Agence de la transition écologique) : finance les projets liés à l’énergie, à l’économie circulaire, aux déchets, à la mobilité durable et à la transition écologique.
  • Bpifrance : propose des subventions et des avances remboursables pour les projets d’innovation, de transformation numérique, d’internationalisation ou de développement industriel des entreprises.
Tableau comparatif des principaux financeurs publics et leurs domaines d’intervention
Organisme financeur Domaines couverts Type d’aide proposée
État Emploi, formation, inclusion, relance Subvention nationale ou déconcentrée
Régions/Départements Économie locale, innovation, agriculture, culture, environnement Aides régionales, appels à projets
Bpifrance Innovation, croissance, internationalisation Subventions, avances remboursables
ADEME Énergie, décarbonation, économie circulaire Appels à projets thématiques
Les projets peuvent aussi être financés par l’Union européenne, via les fonds structurels. Ces aides sont accessibles selon le secteur et la zone géographique :
  • FEDER (Fonds européen de développement régional) : soutient les investissements productifs, l’innovation, la transition énergétique et le développement des territoires.
  • FSE+ (Fonds social européen) : finance des actions pour l’emploi, l’inclusion, la formation et le renforcement des compétences.
  • FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) : appuie les projets agricoles, agroalimentaires et ruraux visant à moderniser les exploitations ou à valoriser les territoires ruraux.

Étape 3 : Vérification de l’éligibilité à la subvention ciblée

Avant de déposer une demande de subvention publique, il faut vérifier que le projet entre bien dans le champ d’action du dispositif de financement. Cela implique de consulter les conditions d’éligibilité. Ces conditions peuvent porter sur :
  • le statut juridique ( entreprise, association),
  • la taille de la structure (TPE, PME, etc.),
  • le secteur d’activité,
  • la localisation géographique du projet,
  • le type de dépenses prévues (investissement, fonctionnement, étude...),
  • la thématique ou la finalité du projet.
rédaction demande de subvention

Étape 4 : Construction du dossier technique et stratégique

Cette étape inclut également la définition structurée du projet. Le projet doit répondre à une problématique identifiée ou à une opportunité concrète pour l’entreprise, l’association ou le territoire. Le contenu du dossier de subvention doit décrire précisément :
  • le contexte de mise en œuvre : situation actuelle, problématique identifiée
  • les objectifs opérationnels du projet : innovation, transition écologique, développement local, etc.
  • les bénéficiaires visés,
  • les effets attendus à court ou moyen terme.
La description du projet doit permettre de comprendre la finalité de la demande. Elle doit également exposer la méthode choisie pour atteindre les résultats attendus. Enfin, elle précise les moyens humains, matériels et financiers mobilisés.

Étape 5 : Préparation des documents et justificatifs exigés

La constitution du dossier de financement implique la collecte et la transmission de plusieurs documents. Dans la majorité des cas, les financeurs publics demandent un ensemble de pièces administratives et financières permettant d’instruire la demande. Cependant, le contenu exact du dossier peut varier selon le dispositif concerné. Parmi les documents fréquemment demandés :
  • les statuts de la structure,
  • un relevé d'identité bancaire (RIB) au nom de l’entreprise,
  • les bilans comptables ou comptes annuels de l’année précédente,
  • un budget prévisionnel pour l’année en cours ou pour le projet,
  • un plan de financement mentionnant les autres sources d’aide financière,
  • les justificatifs de dépenses déjà engagées, le cas échéant,
  • un rapport d’activité ou une note expliquant l’objet de la demande.
Selon le type de financement, d’autres pièces peuvent être exigées, notamment des devis, des attestations, ou des lettres d’engagement de partenaires. Il est donc nécessaire de consulter la liste précise demandée par le financeur au moment du dépôt. Il convient également d’actualiser les documents avant leur envoi. Les dossiers incomplets peuvent être rejetés ou faire l’objet d’un allongement du traitement.

Étape 6 : Remplissage du formulaire CERFA ou dépôt en ligne

Selon le financeur et le type de structure (entreprise, association, collectivité), la demande de subvention publique peut nécessiter l’utilisation d’un formulaire administratif spécifique. Le formulaire CERFA n°12156*06 est un modèle administratif réservé aux associations. Il ne convient pas aux entreprises. Celles-ci doivent, dans la majorité des cas, déposer leur dossier en ligne sur les plateformes numériques des organismes financeurs. Ces plateformes exigent souvent :
  • un compte utilisateur sécurisé,
  • un formulaire de candidature spécifique à chaque aide,
  • le téléversement des pièces justificatives au format PDF,
  • l’acceptation des conditions générales du dispositif.
Certaines régions imposent également l’utilisation d’un identifiant SIRET valide, d’un numéro RNA pour les associations, ou d’un espace personnalisé pour le suivi des aides régionales.
financement pour entreprise

Étape 7 : Anticipation des délais de traitement de la demande d’aide

Les délais d’instruction du dossier varient selon les financeurs, le volume de demandes reçues et les périodes de dépôt. Ils peuvent aller de quelques semaines à plusieurs mois. Pendant cette période, le porteur de projet peut être contacté pour fournir des pièces complémentaires ou des éclaircissements techniques sur son dossier.

Il est strictement déconseillé d’engager des dépenses avant d’avoir reçu l’accusé de réception du dossier. Cet accusé ne vaut pas accord de subvention. Il constitue toutefois un jalon administratif qui, dans certains dispositifs, autorise le porteur de projet à signer des devis sans risquer que les dépenses soient jugées inéligibles. Ce principe, appelé parfois "non-rétroactivité des dépenses engagées", est précisé dans les conditions de chaque dispositif. Sans accusé ou indication explicite, toute dépense anticipée expose le projet à un risque de rejet.

Une fois la subvention accordée, le versement peut se faire :
  • en avance partielle (jusqu’à 30 % selon le financeur),
  • en acomptes intermédiaires, sur présentation de justificatifs partiels,
  • en solde à la fin du projet, après remise du bilan financier.
Il est recommandé d’adapter le calendrier prévisionnel du projet en tenant compte de ces délais et des modalités de versement. Un rétroplanning permet d’anticiper les échéances et de s’organiser en conséquence.

Étape 8 : Prévision des actions à réaliser

Le dossier de subvention publique doit démontrer que le porteur de projet est en capacité de mener l’action dans les conditions prévues. Même si le projet n’est pas encore lancé, les engagements liés à sa réalisation doivent être pris en compte dès la phase de rédaction. Il est recommandé de préciser dans le dossier :
  • les étapes de mise en œuvre du projet en lien avec le calendrier prévisionnel,
  • les moyens mobilisés pour assurer le suivi administratif, technique et financier,
  • les modalités prévues pour respecter les exigences du financeur.
Lorsque le financement est accordé, une convention de subvention peut formaliser les engagements à respecter pendant toute la durée du projet. Ces éléments doivent être anticipés et intégrés dans le contenu du dossier pour refléter la capacité de gestion du porteur.
dossier de financement illustration

Étape 9 : Justification de l’utilisation de l’aide financière obtenue

À la fin du projet ou en cours de réalisation, l’entreprise doit transmettre un compte-rendu financier. Ce document inclut :
  • une synthèse des dépenses réalisées,
  • les écarts éventuels entre le budget prévisionnel et les montants engagés,
  • les justificatifs de dépenses : factures, contrats, bulletins de paie, relevés,
  • les indicateurs de résultats retenus pour mesurer les effets du projet.
  • les outils de suivi mobilisés : tableaux de bord, bilans intermédiaires,
  • un rapport d’activité,
  • une évaluation de projet précisant les écarts entre les objectifs et les résultats obtenus.
Ce compte-rendu est obligatoire dans un délai défini de 6 mois environ. En l’absence de justification, la redevabilité de l’aide peut être remise en question.

Étape 10 : Accompagnement par un expert pour sécuriser les démarches

La préparation et la rédaction d’un dossier de subvention demande du temps, de la méthode et une connaissance des procédures. Une entreprise peut faire appel à une entreprise externe pour l’accompagnement au montage du dossier. Ce soutien peut porter sur :
  • l’identification du dispositif de financement adapté,
  • la rédaction du dossier technique,
  • l’élaboration du budget prévisionnel et du plan de financement,
  • l’analyse des obligations réglementaires,
  • l’appui aux échanges avec les organismes financeurs.
Ce type d’accompagnement est souvent utile pour les entreprises qui mobilisent plusieurs aides, ou qui s’inscrivent dans des fonds structurels. Il vise à sécuriser la démarche et à limiter les erreurs ou oublis.
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