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Comment les entreprises doivent-elles comptabiliser une subvention d’investissement ?

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La subvention d’investissement représente une aide financière accordée par l’État, les collectivités territoriales ou l’Union européenne afin de soutenir un projet d’investissement. Elle permet aux entreprises de renforcer leurs fonds propres, de financer des immobilisations ou de développer des activités stratégiques. L’accès et la gestion de ces dispositifs nécessitent un accompagnement spécialisé : le conseil en financement public contribue à identifier les opportunités disponibles, à structurer les dossiers et à sécuriser la conformité comptable et fiscale, en lien avec le plan comptable général (PCG) et le règlement ANC.

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Quels sont les types de subventions qu'une entreprise peut obtenir ?

Subvention d’investissement

La subvention d’investissement, parfois appelée subvention d’équipement, finance l’acquisition ou la création de biens destinés à être immobilisés au bilan de l’entreprise. Ces aides concernent des projets durables, tels que l’achat d’une machine, la construction d’un bâtiment industriel, le déploiement d’un outil informatique ou encore des travaux d’amélioration énergétique. Elle est comptabilisée dans les comptes 131 ou 138, en fonction de sa nature.

Subvention d’exploitation

La subvention d’exploitation est destinée à couvrir des charges courantes comme les frais de personnel, les dépenses administratives ou les coûts liés à l’activité quotidienne. Contrairement à la subvention d’investissement, elle ne concerne pas la création d’immobilisations. Elle s’enregistre immédiatement en produit dans le résultat de l’exercice et ne fait pas l’objet d’un mécanisme d’amortissement ou d’étalement.

Subvention d’équilibre

La subvention d’équilibre intervient pour compenser un déséquilibre budgétaire ou une perte d’exploitation. Elle peut être attribuée à la suite d’événements exceptionnels, comme une catastrophe naturelle, une crise sectorielle ou une chute brutale d’activité. Elle est inscrite en produit et permet à l’entreprise de maintenir son capital et ses emplois malgré des circonstances défavorables.

Type de subvention
Objet
Exemples
Comptabilisation
Subvention d’investissement (ou d’équipement) Financement d’immobilisations durables Achat de machine, construction de bâtiment, outil informatique, travaux énergétiques Comptes 131 ou 138
Subvention d’exploitation Couverture de charges courantes Frais de personnel, dépenses administratives, coûts quotidiens Enregistrée directement en produit dans le résultat
Subvention d’équilibre Compensation d’un déséquilibre budgétaire Catastrophe naturelle, crise sectorielle, perte d’activité Inscrite en produit pour maintenir capital et emplois
Type de subvention
: Subvention d’investissement (ou d’équipement)
Objet
Financement d’immobilisations durables
Exemples
Achat de machine, construction de bâtiment, outil informatique, travaux énergétiques
Comptabilisation
Comptes 131 ou 138
Type de subvention
: Subvention d’exploitation
Objet
Couverture de charges courantes
Exemples
Frais de personnel, dépenses administratives, coûts quotidiens
Comptabilisation
Enregistrée directement en produit dans le résultat
Type de subvention
: Subvention d’équilibre
Objet
Compensation d’un déséquilibre budgétaire
Exemples
Catastrophe naturelle, crise sectorielle, perte d’activité
Comptabilisation
Inscrite en produit pour maintenir capital et emplois

Comment fonctionne la fiscalité d’une subvention d’investissement ?

La fiscalité d’une subvention d’investissement est encadrée par le plan comptable général (PCG) et le règlement ANC. Elle repose sur un principe central : la subvention est comptabilisée comme un produit différé au moment de son attribution, puis intégrée progressivement au résultat imposable de l’entreprise au fur et à mesure de l’utilisation ou de l’amortissement du bien financé.

Comptabilisation au bilan et au résultat

Lors de l’octroi de la subvention, l’entreprise enregistre :

  • au débit du compte 441 – État, subventions à recevoir,
  • au crédit du compte 131 – Subventions d’équipement ou du compte 138 – Autres subventions d’investissement.

Lorsque la subvention est versée, l’écriture comptable s’effectue :

  • au débit du compte 512 – Banque,
  • au crédit du compte 441.

Au passif du bilan, la subvention apparaît avant les provisions et les dettes, mais après le résultat de l’exercice. Elle n’est donc pas immédiatement imposable : son impact fiscal intervient lors du transfert au résultat.

Étapes d’étalement et d’amortissement

Le transfert au résultat s’opère progressivement via le compte 747 (anciennement compte 777), en parallèle de l’amortissement du bien financé. Cette méthode permet de répartir la quote-part de la subvention sur plusieurs exercices. Exemple : une machine amortie sur 5 ans financée par une subvention implique une reprise de 20 % de l’aide chaque année dans le résultat imposable.

Cas particuliers

Deux situations spécifiques existent :

  • Si la subvention finance un bien non amortissable comme l’achat de terrains, elle est directement affectée aux fonds propres, sans incidence immédiate sur le résultat imposable.
  • Lorsqu’une clause d’inaliénabilité est prévue dans la convention de subvention, l’étalement de la reprise suit la durée fixée par cette clause. En l’absence de clause, un étalement forfaitaire par dixième (1/10e par an) peut s’appliquer.
 fiscalité d’une subvention d’investissement

Les subventions d’investissement sont-elles imposables ?

Lien entre fiscalité et résultats de l’entreprise

Les subventions d’investissement ne sont pas imposables au moment de leur perception. Elles deviennent imposables uniquement au fur et à mesure de leur intégration dans le résultat. Ce traitement fiscal vise à éviter une charge concentrée sur un seul exercice et permet de lisser l’impact sur la durée du projet. La reprise de la subvention est rattachée au résultat imposable de chaque exercice comptable, en fonction de l’amortissement ou de la durée d’utilisation du bien financé.

Ce mécanisme assure une cohérence entre les dépenses engagées et les produits enregistrés, renforçant ainsi l’équilibre du bilan et la stabilité des fonds propres. Par ailleurs, lorsqu’une subvention sert à financer un bien non amortissable, comme l’achat d’un terrain, elle est comptabilisée directement en fonds propres. Elle ne transite pas par le compte de résultat et n’entraîne donc pas d’imposition immédiate.

Particularités des subventions européennes

Les subventions octroyées par l’Union européenne suivent les mêmes règles fiscales que celles versées par l’État ou les collectivités territoriales. Cependant, elles exigent souvent des obligations supplémentaires en matière de reporting et de justification, ce qui implique un suivi administratif plus strict.

Quelles entreprises peuvent bénéficier d’une subvention d’investissement ?

Critères d’éligibilité des entreprises

Une entreprise peut bénéficier d’une subvention d’investissement si elle mène un projet d’investissement conforme aux priorités fixées par l’organisme financeur. Les autorités publiques soutiennent les projets qui favorisent la transition énergétique, encouragent l’innovation technologique ou créent des emplois durables. L’entreprise doit démontrer sa capacité à porter ce projet et à en assurer la viabilité sur le long terme. Une entreprise doit également justifier sa santé financière. Les financeurs vérifient que la société dispose de ressources suffisantes et de fonds durables pour compléter la part non couverte par la subvention.

Conditions liées au secteur ou à la taille d’entreprise

Les financeurs imposent parfois des conditions liées à la taille ou au secteur d’activité. Les PME constituent souvent la cible principale, car elles manquent de ressources pour financer seules leurs investissements lourds. Les start-ups peuvent aussi accéder à certaines aides lorsqu’elles développent un projet innovant. Certaines subventions concernent exclusivement des secteurs précis. Une entreprise agricole peut obtenir une aide pour moderniser ses équipements, tandis qu’une société industrielle peut recevoir un financement pour réduire sa consommation énergétique.

Obligations administratives et territoriales

Une entreprise doit être immatriculée dans le territoire qui accorde la subvention. Les financeurs exigent que le projet génère un impact mesurable, comme la création d’emplois ou la dynamisation de l’économie locale. Une société doit fournir un plan de financement clair et détaillé pour justifier sa demande. Elle doit aussi conserver tous les justificatifs liés à l’utilisation des fonds. Les financeurs imposent parfois un suivi régulier afin de vérifier la bonne exécution du projet. Une entreprise doit donc respecter scrupuleusement ces obligations administratives pour maintenir son droit à la subvention.

subvention d’investissement

Comment obtenir une subvention d’investissement ?

Identification des aides disponibles

Une entreprise doit identifier les dispositifs de soutien qui correspondent à son projet d’investissement.

  • Les aides nationales incluent celles de Bpifrance ou des ministères, qui soutiennent l’innovation et la compétitivité.
  • Les aides locales sont proposées par les régions, les départements ou les communes, et visent surtout le développement économique territorial.
  • Les aides européennes regroupent notamment le Fonds européen de développement régional (FEDER), qui finance la transition énergétique et l’innovation.

Chaque financeur définit ses critères et fixe ses propres modalités d’attribution. Une entreprise doit donc comparer ces dispositifs et choisir celui qui correspond le mieux à sa stratégie.

Constitution d’un dossier de demande

Une entreprise doit préparer un dossier de demande solide pour convaincre l’organisme financeur. Le dossier doit présenter l’entreprise, expliquer le projet et préciser son plan de financement. Les financeurs attendent également un business plan qui démontre la rentabilité et la faisabilité des actions prévues.

L’entreprise doit fournir des justificatifs fiables et démontrer sa capacité à cofinancer une partie du projet. Le contenu du dossier doit mettre en évidence l’impact du projet sur l’économie, l’emploi ou l’environnement.

Processus d’attribution et de suivi

Une fois le dossier déposé, l’organisme financeur analyse les informations transmises avant de prendre une décision. L’entreprise reçoit ensuite une notification officielle qui précise l’attribution ou le refus de la subvention. En cas d’accord, le financeur peut exiger des factures ou d’autres preuves pour justifier l’utilisation des fonds. L’entreprise perçoit alors le versement de l’aide, parfois en plusieurs étapes selon l’avancement du projet. Les financeurs imposent un suivi administratif pour vérifier la conformité avec le plan de financement initial.

Limites financières et modalités de versement

Une entreprise ne peut pas financer la totalité d’un projet grâce à une subvention d’investissement. Ces aides ne peuvent couvrir plus de 80 % du coût total du projet. L’entreprise doit donc mobiliser au moins 20 % via ses propres moyens ou des financements complémentaires. Une avance peut être versée au démarrage, plafonnée à 30 % de la subvention prévue. Les acomptes intermédiaires peuvent ensuite être accordés, à condition que leur cumul reste inférieur à 80 %. Le solde est réglé à la fin du projet, après présentation des justificatifs exigés par l’organisme financeur.

 aides publiques disponibles

Quelles sont les autres aides publiques disponibles ?

Les entreprises ne disposent pas uniquement des subventions d’investissement pour financer leurs projets. Elles peuvent aussi bénéficier d’autres formes de soutien public qui complètent ou remplacent une aide directe. Parmi ces dispositifs figurent :

  • Les crédits d’impôt, comme le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) ou le Crédit d’Impôt Innovation (CII), permettent de réduire l’impôt dû en fonction des dépenses engagées.
  • Les prêts garantis par l’État, dont le PGE, qui assurent une couverture pouvant atteindre 90 % du montant emprunté et sécurisent la trésorerie des entreprises.
  • Les avances remboursables, qui financent une partie des investissements et doivent être restituées selon des modalités prévues à l’avance.
  • Les financements mixtes, qui combinent subventions et avances remboursables, et qui peuvent couvrir jusqu’à 45 % des dépenses éligibles dans certains cas.
  • Les garanties financières et les prises de participation d’acteurs publics, qui viennent renforcer les fonds propres et soutenir des projets jugés stratégiques.
  • Le crédit-bail, qui constitue une alternative pour financer des équipements lourds tout en préservant la capacité d’autofinancement.
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