Quels types d'isolation thermique et phonique pour une construction modulaire ?

Garantir une efficacité énergétique optimale et un confort acoustique durable dans une construction modulaire nécessite une sélection adaptée des isolants : faible épaisseur, stabilité dimensionnelle, légèreté et performance thermique. Les matériaux comme le polyuréthane, la laine de roche, la fibre de bois ou encore le XPS offrent chacun des caractéristiques spécifiques, à évaluer en fonction des besoins d’usage et de l’environnement d’implantation. 

Les panneaux en polyuréthane (PUR) ou polyisocyanurate (PIR) offrent l’un des meilleurs rapports performance thermique / épaisseur. Leur conductivité thermique (λ) peut atteindre 0,022 W/(m·K), pour une résistance thermique (R) élevée avec une faible épaisseur. Ils conviennent aux espaces restreints et garantissent une bonne étanchéité.

La laine minérale, de verre ou de roche, offre une bonne performance thermique et acoustique. Le lambda varie de 0,030 à 0,040 W/(m·K). Ces isolants sont ininflammables et favorisent une bonne respirabilité des parois. Cela en fait une solution sûre pour les ERP, les bâtiments sensibles ou à forte fréquentation.

Le XPS est adapté aux zones exposées à l’humidité, comme les planchers ou toitures. Son lambda moyen est de 0,029 à 0,036 W/(m·K). Il résiste à la compression et à l’humidité, tout en maintenant une isolation durable.

La fibre de bois constitue une alternative écologique performante. Son lambda varie de 0,038 à 0,050 W/(m·K). Elle offre une forte inertie thermique. Elle régule l’humidité et favorise un climat intérieur sain.

Les constructions modulaires doivent répondre à la Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA) ainsi qu’aux exigences de la RT 2012 et de la RE 2020. Ces règles s’appliquent aux bruits aériens, bruits d’impact et bruits d’équipement. Une mesure acoustique sur site, réalisée par un professionnel, est recommandée pour valider la conformité du bâtiment.

Pour atteindre une réduction acoustique jusqu’à 56 dB, il convient :

• De doubler les cloisons jusqu’au-dessus des faux plafonds.
• D’appliquer des jonctions étanches et des traitements anti-ponts phoniques.
• D’utiliser des structures indépendantes pour séparer les étages.

• Pour un chantier temporaire, une isolation minimale contre le gel suffit.
• Pour des bureaux, il faut prévoir une isolation thermique et acoustique renforcée.
• Pour une école modulaire ou un logement, l’isolation doit respecter les exigences de la RE 2020.

• L’isolation par l’intérieur (ITI) est économique et rapide à mettre en œuvre dans les modules standards.
• L’isolation par l’extérieur (ITE) offre de meilleures performances, limite les ponts thermiques et améliore le rendu esthétique.

• En zone humide ou froide, il faut choisir des isolants résistants à l’humidité comme le PIR ou le XPS.
• En climat chaud, il est préférable d’utiliser une isolation réfléchissante ou à forte inertie thermique comme la fibre de bois ou la ouate de cellulose.

Une étanchéité à l’air efficace limite les pertes thermiques et améliore les performances globales. Elle passe par la pose de membranes, le calfeutrage des jonctions et l’intégration de pare-vapeur adaptés.

Les isolants biosourcés s’imposent dans les projets modulaires pour réduire l’impact environnemental. Ces isolants écologiques respectent les normes RE2020 et FDES.

Pour le modulaire, les recommandations se tournent vers :

• La fibre de bois : Très bon isolant thermique (λ de 0,038 à 0,050 W/m·K), elle régule l’humidité et offre une forte inertie thermique. Elle est issue de déchets de scierie et conforme aux normes RE2020 et FDES.
• L’ouate de cellulose : Recyclée à partir de papier, elle affiche un excellent déphasage thermique (jusqu’à 6 h 43 min pour 19 cm) et un bilan carbone négatif (–10 kg CO₂ eq/m²). Elle s’applique facilement en vrac dans les modules bois.
• Le chanvre : Très écologique, il capte le CO₂ durant sa croissance. Son association à la chaux forme un matériau durable et respirant, avec une bonne résistance thermique.
• La laine de mouton : Naturelle et biodégradable, elle peut absorber jusqu’à 30 % de son poids en eau sans perdre ses propriétés. Elle est idéale pour les bâtiments sensibles à l’humidité.