Bande antidérapante d’escalier : quelles sont les normes à respecter ?

Le ruban de sécurité antidérapant est l’un des dispositifs essentiels pour prévenir les glissades et chutes dans les escaliers, aussi bien dans un bâtiment public que dans un lieu de travail ou un environnement extérieur. Une mauvaise visibilité des marches, l’absence de nez de marche contrastés ou une surface antidérapante insuffisante augmentent fortement les risques de chute. Les bandes antidérapantes d’escalier contribuent à la sécurisation et à l’accessibilité des escaliers. Leur mise en place répond à des normes françaises et européennes précises qui encadrent la sécurité des usagers.

Un escalier est une zone de circulation à risque. Les marches peuvent devenir glissantes en raison de l’humidité, de la pluie, du gel ou de l’usure du revêtement. L’installation d’une bande rugueuse pour escalier ou d’un nez de marche permet de réduire considérablement les risques de chute.

• Une surface antidérapante assure un pouvoir adhérent renforcé et limite les glissades.
• Le nez de marche améliore la visibilité et protège le rebord des marches contre l’usure.
• Le couvre-marche antidérapant ou la plaque antidérapante renforce la sécurisation de l’escalier dans un environnement intérieur ou un environnement extérieur.

Les ERP (établissements recevant du public), les lieux de travail, les quais de chargement, les passerelles et tout espace public doivent être équipés pour assurer la sécurité des déplacements et respecter les obligations d’accessibilité pour les PMR (personnes à mobilité réduite) et les personnes malvoyantes.

La réglementation encadre la sécurisation des escaliers afin de limiter les risques de chute et d’assurer l’accessibilité. Elle concerne aussi bien les ERP, les lieux de travail que les espaces publics.

Voici les principaux textes et normes applicables :

• Loi handicap (2005) et arrêté accessibilité (2017) : obligation de mettre en place des dispositifs contrastés et antidérapants (nez de marche, bandes, contremarches).
• Norme NF P98-351 : fixe les dimensions et caractéristiques des dispositifs de guidage tactile et visuel. Exige une largeur minimale de 3 cm en ERP et 5 cm en voirie.
• Norme DIN 51130 : classe la résistance à la glissance des surfaces de R9 à R13. Les escaliers situés en zones humides ou exposées doivent atteindre au moins R12 ou R13.
• Norme EN 13552 : évalue la performance des revêtements antidérapants utilisés sur marches et sols.
• Directive européenne 89/654/CEE : impose aux employeurs d’aménager les zones de circulation de manière à éviter glissades et chutes sur les lieux de travail.

Les nez de marche doivent être contrastés, non glissants, et présenter un débord inférieur à 10 mm par rapport à la contremarche. Les dalles podotactiles ou clous podotactiles complètent la signalisation pour l’éveil à la vigilance des personnes malvoyantes

Une bande antidérapante doit répondre à plusieurs critères techniques :

• Largeur minimale : 3 cm pour les ERP, 5 cm pour la voirie.
• Contraste visuel : couleurs opposées entre la marche et le nez de marche pour créer un signal d’alerte.
• Résistance à la glissance : classification R12 ou R13 selon la norme DIN 51130.
• Résistance mécanique : tenue au frottement, à l’indentation, et stabilité dimensionnelle.
• Résistance aux intempéries : protection contre la pluie, le gel, les UV et l’humidité.
• Classe feu et classe fumée : conformes aux exigences de sécurité incendie dans les ERP.

Les matériaux les plus utilisés pour les bandes et nez de marche antidérapants varient selon l’environnement et l’intensité d’usage. Les bandes antidérapantes pour extérieur en aluminium ou en inox conviennent particulièrement aux espaces extérieurs car ils offrent une bonne solidité et résistent aux intempéries. Le PVC est davantage utilisé en intérieur, car il est simple à installer et s’adapte bien aux escaliers de bâtiments. La résine associée à un granulat minéral comme le carborundum est privilégiée dans les zones à trafic intense, où la résistance à l’usure et au frottement est indispensable.

Le choix et la pose d’une bande antidérapante doivent répondre à plusieurs critères pour assurer la sécurité et la conformité aux normes:

• L’environnement : un escalier intérieur n’impose pas les mêmes contraintes qu’un escalier extérieur exposé à l’humidité, aux huiles ou aux graisses.
• Le niveau de trafic : il peut être faible, modéré ou intense, comme dans les zones industrielles, les quais de chargement ou les espaces publics.
• Le type de sol : la bande antidérapante doit être compatible avec le revêtement, qu’il s’agisse d'antidérapant pour bois, béton, carrelage, bitume, vinyle ou parquet.
• La méthode de fixation : un collage au ruban adhésif, à la peinture ou à l’autocollant antidérapant convient aux zones intérieures à passage limité. Un vissage avec un nez de marche en aluminium ou inox est plus adapté aux environnements extérieurs et aux escaliers très fréquentés.

Pour la mise en œuvre, il est indispensable de nettoyer et sécher soigneusement la surface, puis de vérifier le giron et la profondeur des marches. Le dispositif doit être fixé en respectant un débord maximal de 10 mm par rapport à la contremarche, conformément aux prescriptions réglementaires. Une pose mal réalisée peut compromettre la sécurité des usagers. C’est pourquoi il est recommandé de confier l’installation à des professionnels qualifiés, capables de garantir la durabilité et la conformité aux normes.

L’entretien régulier des bandes et nez de marche antidérapants est indispensable pour garantir leur efficacité et leur conformité aux normes. Ces dispositifs doivent rester fonctionnels afin d’assurer la sécurité des déplacements et de prévenir les risques de chute.

Les principales actions à réaliser sont :

• vérifier régulièrement l’adhérence des bandes antidérapantes,
• nettoyer les surfaces avec des produits adaptés, résistants aux détergents, huiles et solvants,
• remplacer immédiatement tout ruban antidérapant usé ou décollé,
• contrôler la visibilité et le contraste visuel, en particulier dans les zones à trafic intense,
• inspecter la fixation des nez de marche et couvre-marches vissés pour éviter tout risque de détachement.

Dans un ERP, le maintien en état de ces équipements est une obligation légale. Tout manquement peut engager la responsabilité du gestionnaire en cas d’accident.